lundi 4 juillet 2016

JOURNEE DANS LES COMBRAILLES


Bonjour^^

Tel un office du tourisme, j'ouvre le dépliant des Combrailles. Tout débute au gour de Tazenat, un lac d'origine volcanique situé à côté de Charbonnières-les-Vieilles, à quinze minutes de Combronde. Au moins vingt ans que je n'y avais pas posé les guibolles. Gamin ce lac véhiculait de nombreuses légendes. Il se disait notamment que le commandant Cousteau  n'aurait jamais pu sonder le fond... Bref, laissons donc une part de rêve à tout ça et c'est sur le passé que le présent va revenir.



De ces deux parcours, impossible de savoir lequel j'ai pris. D'une part car le balisage semble se perdre au bout d'un certain temps. Deuxièmement je n'avais pas spécialement la tête à suivre une couleur. Donc j'ai tout simplement suivi le chemin. Tazenat est une propriété privée ouvert au public avec plusieurs plages pour se baigner et faire bronzette.

  
  
 Le tour du lac est aménagé bien qu'un peu aventureux pour les personnes âgées. L'endroit est sauvage, bien camouflé et calme. C'est une agréable re-découverte et les souvenirs sont restés quasi intacts.

Alors deux, trois, quatre kilomètres... je ne sais pas et peu importe. La partie rocheuse au trois quart est un point stratégique pour poser les serviettes. De là, on surplombe le lac et on a envie d'y rester des heures. Pour la marche nordique, certains chemins sont escarpés mais les habitués n'y verront qu'un plaisir supplémentaire.


Mais la journée n'est pas terminée, elle ne fait que commencer. Et puisque vous êtes dans le coin il y a des sites à visiter. A quelques minutes, à Charbonnières-les-Vieilles, visitez le château de Lord Davis. Faites un tour également au Moulin des Desniers, un superbe site. Et pour rester dans les Charbonnières, à Charbonnières-les-Varennes, renseignez vous un peu sur le manoir de Veygoux pour satisfaire la curiosité. Cela fait beaucoup de choses mais... je vais en rajouter une en photos (pas trop pour ne pas gâcher l'effet de surprise).

Entre Saint-Hilaire-la-Croix et Montcel, un artiste travaille avec la nature. Et comme l'écrivit Johann Valentin Andreae dans son merveilleux livre Les noces chymiques de Christian Rosenkreutz : l'art est la servante de la nature, la nature est fille du temps. Petit passage aux Rochers de Rufino. Un "parc" en cours d'aménagement mais visitable à travers lequel le sculpteur nous emmène au cœur de la Tolérance : thème du lieu.


Ci-dessus à droite : Hommage aux femmes atteintes d'un cancer du sein (à gauche)
 et au personne ayant un handicap physique (à droite). 
"Accepte-moi pour pour ce que je suis et pas pour ce que j'ai, je t'aime"'.
 
Ce lieu, je l'ai découvert durant la première édition du festival culturel des Combrailles Ernest Monpied. C'est d'ailleurs au milieu de ses sculptures que j'ai pu discuter avec Rufino Alvarez. Je n'ai pas exploré toute la forêt mais celui qui désir faire l'homme des bois trouvera son compte.

Mais la journée n'est pas terminée...


Je quitte les Combrailles pour retourner sur mon bon vieux plateau de Gergovie (article du 25 septembre 2015). Le soleil se couche et il fait plutôt bon. Au loin des parapentistes apprennent à manier leur voile. Et pour les presque deux heures qui viennent j'apprendrais la marche nordique à une jeune adepte qui progresse rapidement.


Dans son très beau livre, Comme le fleuve qui coule (mosaïque d'histoires), Paulo Coelho accorde quelques pages à la marche nordique au chapitre Des bâtons et des règles. "Ce fut une découverte fantastique" écrit-il en parlant de sa propre expérience... jusqu'à qu'il découvre les règles de ce sport. "Mes bâtons devaient être réglés plus haut, ils devaient obéir à un rythme déterminé, à un angle d'appui déterminé, le mouvement de l'épaule était compliqué, il existait une manière différente d'utiliser le coude, ce n'étaient que principes rigides, techniques, précis".

"C'était effrayant' dit-il. " La marche a commencé à perdre de son intérêt, je ne voyais plus les merveilles autour de moi, je parlais peu à ma femme, je ne parvenais à penser à rien d'autre qu'aux règles. Au bout d'une semaine je me suis posé une question : pourquoi est-ce que j'apprends tout cela ?"

Effectivement, la marche nordique répond à des règles spécifiques sinon elle ne serait pas. Il n'est pas évident de les acquérir mais une fois maîtrisées, c'est de l'automatisme et on profite au maximum des sensations, du corps, de l'esprit et de la nature. Appréciant énormément l'auteur, je marcherai bien quelques kilomètres avec lui.

J'aime la manière dont il termine sa page, en étant parfaitement d'accord avec lui sur sa dernière phrase. "J'ai décidé d'oublier tout ce que j'avais appris. A présent nous marchons avec nos deux bâtons, profitant du monde qui nous entoure, sentant la joie de voir notre corps sollicité, déplacé, équilibré... Pour le moment, je suis satisfait de ma marche nordique détendue, instinctive (sa manière à lui de la pratiquer), même si je ne perds peut-être pas 46% de calories en plus. Je ne sais pas pourquoi l'être humain a cette manie de mettre des règles partout."


Après cette parenthèse littéraire, l'avis d'un grand écrivain, j'en conclus que se fut une très belle journée, chargée comme je les aime, avec l'impression d'en avoir vécu deux dans une. La suite très bientôt, même si je dois faire attention à mes genoux. Normalement je serai en altitude, là où l'or ne fond jamais.


Amicalement...